Citations de Arthur H
"Avec le temps et ma propre expérience, j'ai vraiment compris de l'intérieur ce que tu as pu vivre. Quand on est artiste, on a besoin de solitude et aussi de vivre des trucs un peu fous, de partir à l'aventure. C'est ta nourriture. Et ce n'est pas toujours évident à concilier avec une vie de famille. Moi aussi, je me sens écartelé. J'ai trois enfants et parfois j'ai envie de partir, d'être tout seul. Mais j'ai aussi très envie d'être proche d'eux et d'être là au jour le jour. Il y a une vraie tension entre ces deux forces et ça, je ne l'ai compris qu'après l'avoir vécu."
"A un moment, il a fallu crever l'abcès. Personnellement, j'avais un sérieux besoin de lui rentrer dedans, de me confronter à lui très directement, si ce n'est même un peu violemment. Je l'ai fait, j'ai vidé mon sac. Ce qui m'a beaucoup aidé, c'est que Jacques m'a vraiment bien écouté. Il m'a entendu. Ça a duré une dizaine d'années, de mes 25 ans à mes 35 ans. J'avais envie de m'expliquer vraiment, de renouer un contact avec lui, parce qu'il y avait de l'amour."
"C'est même le contraire ! Par fierté, j'ai eu besoin de faire mes preuves par moi-même. Je ne me suis jamais senti menacé par la stature artistique impressionnante de mon père, car je sentais que j'avais mon propre caractère. Ma mère m'a beaucoup aidé au départ, mais c'était différent, c'était normal. J'ai commencé à faire des spectacles et elle a invité un producteur. Mais s'il a flashé sur moi, ce n'est pas parce que j'étais le fils d'Higelin. C'est parce qu'il aimait ce que je faisais."
"S'il y a un combat à mener, il est dans sa vie, dans le fait de ne pas être consommateur."
"C'était impossible que je prenne un autre chemin. L'intégrité est effectivement à la base de ce que nous faisons."
"Mais ça s'est su assez vite, quand même. Les premières années, les journalistes ne me parlaient que de ça. C'était un peu vexant. Et puis, au fur et à mesure, comme ils ont vu que je produisais une musique originale, très différente de la tienne, c'est devenu moins important à leurs yeux. Et après, au contraire, c'est devenu une vraie qualité. Parce que même si on fait des musiques différentes, il y a des points communs : un esprit, une forme de fantaisie, de délire, d'imagination, et une façon d'amener le rock et les musiques noires dans la chanson française. Et nos musiques ne sont pas du tout formatées, pas du tout commerciales."
"C'est un peu génétique, tout de même... Avec Izia, on a vraiment la musique dans le sang, comme une langue intime et personnelle. Le père de Jacques aussi était pianiste. C'est un truc qu'on a, je ne sais pas d'où ça vient. A 14 ans, quand je me suis mis derrière un piano, ce fut une évidence. Moi qui adolescent étais très intérieur, très secret, c'était quasiment la seule façon de pouvoir exprimer qui j'étais. Et avec Jacques, on s'est vraiment retrouvés grâce à cela."
"Le luxe profond c'est de déceler l'insignifiance, absorber ses résonances, découvrir le coeur de l'insignifiance et savoir l'aimer."
"J'ai perdu mon insouciance. Je l'ai retrouvée, heureusement. Je me connais beaucoup plus, même si je n'ai pas l'impression de me connaître vraiment. Je ne sais pas si ça m'intéresse. C'est déjà pas mal de se chercher et de jouer avec soi."
"Jacques a toujours été un peu un chien fou, dans le bon sens du terme. Il a une vraie vie de saltimbanque. Moi c'est pareil, j'ai une vie de saltimbanque ! J'ai trois enfants aussi, mais avec deux femmes seulement. Donc, il y a un progrès !"